Les cygnes chantent avant de mourir / Swans sing before they die
Aurélia Zahedi raconte des histoires aux vivants. Pour elle, chaque objet promène ses fantômes et elle se fait passeuse de ces imaginaires.
Par la performance, la peinture, le texte, la sculpture ou le cinéma, elle invite un sujet mort ou vivant, naturel ou artificiel et déploie ses récits. Ainsi, en convoquant ce qu’ils véhiculent poétiquement, socialement et politiquement, elle fabrique un terreau pour parler de ce que l’on ne veut pas voir, l’enfoui, l’enseveli, l’indiscutable.
Si dans certaines de ses installations qu’elle définit comme des « pièges à séduction », elle maquille la mort et la déguise pour la donner en spectacle, il s’agit pour elle, de célébrer un mémento mori par la beauté qui doit se salir à peine.
Depuis 2017, une grande partie de son travail se concentre sur la Rose de Jéricho, plante nomade et mystique des déserts. Dans cette quête incessante, elle multiplie ses voyages à Jéricho (Palestine). Pour dessiner le mythe de ce végétal et tout ce qu’il questionne, là encore, elle puise dans une écriture délibérément confuse entre réalité et fiction qui frôle des questions complexes de croyances et d’incertitudes.