La Rose de Jéricho
2018 à aujourd’hui

(© Tanguy Beurdeley)
Dans les replis du désert se cache une plante mythique qui, depuis des millénaires, éveille les imaginaires de celles et ceux qui la rencontrent ou sont à l’affût de ses traces. Bien que discrète et modeste, nichée au ras du sol, elle est associée à la résurrection et au sacré. On la dit immortelle, nomade, guérisseuse, ou alliée des femmes. Aurélia Zahedi se lance sur ses pas en 2016 et poursuit sa quête depuis lors, se demandant si cette plante est intrinsèquement liée à Jéricho, dont elle porte le nom. En Palestine, aux côtés des Bédouins de Nabi Moussa et à travers ce qu’ils nomment Sahra’ charq al- Quds, le désert à l’est de Jérusalem, l’artiste écoute les silences et embrasse la diversité de perspectives, composant un récit protéiforme à plusieurs voix.
Vraie, fausse… Trois espèces botaniques correspondent à la Rose de Jéricho. En existe-t-il une véritable ? La plante reviviscente naîtrait au creux de la première cité du monde, qui en est aussi la ville la plus basse, riche en canaux et cultures, et proche du Jourdain. Pourtant, c’est dans le sable ou les pierres que la Rose éclôt au contact de la pluie rare et précieuse qui fait fleurir le désert. Elle en est les yeux, les oreilles, le pouls subtil, le réceptacle d’histoires menacées de disparaître. Quand elle sort de sa dormance, ses branches sèches et recroquevillées se déploient, ses feuilles verdissent et elle répand de nouvelles graines. Au cœur de frontières disputées qui s’épaississent et se multiplient, la Rose se fait alors conteuse des turbulences de sa terre déchirée par la folie des hommes. Son ombre révèle l’atteinte morale, physique et symbolique à l’intégrité d’un peuple et nous invite, par la poésie, à prendre la mesure d’une identité étouffée.
Clelia Coussonnet, commissaire de l’exposition La Rose de Jéricho à l’Institut des Cultures d’Islam, Paris, 2024.

trois photographies numériques, couleur, tirage papier contrecollé sur Dibond, 73,3 x 110 cm, 2023, Institut des Cultures d’Islam
(© Tanguy Beurdeley)



trois photographies numériques, couleur, tirage papier contrecollé sur Dibond, 73,3 x 110 cm, 2023, Institut des Cultures d’Islam
(© Tanguy Beurdeley)

(© Tanguy Beurdeley)
La prière de Nesrine, série

(© Tanguy Beurdeley)

(© Tanguy Beurdeley)


(© Tanguy Beurdeley)
Portrait de Bédouin, série

(© Tanguy Beurdeley)

(© Tanguy Beurdeley)

(© Tanguy Beurdeley)

(© Tanguy Beurdeley)

Crypte d’Orsay. (© Tanguy Beurdeley)

(© Tanguy Beurdeley)




Reliques de la Rose, série

Sculpture, verre soufflé, terre du désert de Nabi Moussa, 7 x 7 cm, 2018

Sculpture, verre soufflé, terre du désert de Nabi Moussa, 19 x 4,5 cm, 2018

Sculpture, verre soufflé, terre du désert de Judée, 10 x 12 cm, 2018

Sculpture, verre soufflé, eau et sel de la mer Morte, 10 x 12 cm, 2018


Film La Rose de jéricho

Film La Rose de Jéricho, 2023
Palestine – France
Voix off arabe – sous-titres français / anglais
Court métrage – documentaire de création – 24 minutes
Synopsis :
Au cœur du désert de l’Est de Jérusalem, une voix nous raconte les fragments du mythe de la Rose de Jéricho, plante immortelle et nomade des déserts. Guidés par une jeune bédouine sur son âne, nous traversons une terre dévastée par l’humanité. Dès lors, la Rose frôle des questions politiques et des problématiques complexes de croyances et d’incertitudes.